Entrevue avec...

ENTREVUE AVEC LA FINALISTE NATHALIE SIDAROS !

 

Nathalie Sidaros est finaliste des 37es prix Gémeaux dans la catégorie « MEILLEUR SON : FICTION » pour Les histoires bizarres du professeur Zarbi - saison 2. Elle revient sur son parcours et ce qui l'a mené à travailler avec le son, son processus de création, et son ressenti en tant que finaliste des prix Gémeaux...
 

Le son : voilà un métier fascinant, qu'est-ce qui vous a amené à travailler cet art ?

C’est la musique qui m’a amenée à travailler en son, je suis bassiste depuis l’âge de 15 ans. J’ai eu quelques groupes de musique et, à un moment donné, je me suis retrouvée derrière une petite console numérique pour enregistrer les membres de mon groupe. C’est à ce moment que j’ai découvert l’enregistrement audio et je me suis dit que ça pourrait être un métier intéressant pour gagner ma vie. En 2002, j’ai suivi une formation spécialisée dans le domaine de l’audio à Musitechnic et durant ce parcours, j’ai découvert la post-production audio, le son pour l’image en télévision et cinéma, et j’ai eu un gros déclic. Alors en terminant ma formation, j’ai décidé de me concentrer spécifiquement dans ce domaine pour bâtir ma carrière.

 

Parlez-nous des particularités de l'habillage, de l'univers sonore, ou de votre processus de création pour Les histoires bizarres du professeur Zarbi...

Ce qui est particulier avec Zarbi, ce sont les univers complètement fous dans lesquels les histoires se passent et chaque épisode est différent. Plusieurs épisodes sont des pastiches de films d’action du genre Terminator, Pulp Fiction, Star Wars, Matrix, alors j’ai la chance de recréer la trame sonore de ces films épiques. Zarbi c’est la suite des Têtes à claques pour qui j’ai aussi sonorisé la série télé et c’est de l’humour complètement disjoncté! J’ai sonorisé des monstres gluants, des robots petits et grands, des miroirs magiques, des personnages coincés dans un jeu vidéo, une tétine qui devient un monstre, des armées de poulet rôti, et j’en passe! Tous les personnages sont joués par Michel Beaudet, le créateur, alors je dois aussi travailler sa voix en fonction des personnages.

 

Quels sont vos conseils pour les jeunes qui débutent dans l'industrie ?

On va se le dire, la post-production audio est un domaine complexe qui prend du temps à maîtriser. Pour percer dans l’industrie on doit se préparer avant que les opportunités se présentent, on devient responsable de sa propre formation continue. On n’a pas tous la chance de travailler dans de gros studios dès la fin de ses études et on est souvent laissé à soi-même, ça demande beaucoup d’autonomie. Alors comme un musicien ou un sportif fait, il faut se pratiquer et s'entraîner seul, comme ça lorsque l’opportunité se présente on est capable de jouer avec les autres. La post-production audio est un mélange de connaissances techniques, de créativité et de contacts humains.

 

Quelles sont les valeurs essentielles à votre métier ou qui vous sont chères, et comment les appliquez-vous dans votre travail ?

La valeur la plus importante à mes yeux est le respect. Le respect du réalisateur et de sa vision du projet, le respect du style d’une scène, le respect des collègues et des acteurs en studio, il y a aussi des techniques à respecter. Si je propose quelque chose et que ce n’est pas ce qu’on voulait, je ne vais pas négocier ou m’obstiner, je vais m’ajuster selon les besoins. Une autre valeur importante est la persévérance, il ne faut pas lâcher surtout quand c’est difficile. Ça m’est arrivé d’être vraiment fatiguée ou d'avoir envie de changer de métier parce que je trouvais ça difficile. Mais le truc est de prendre une pause, un recul et de prendre soin de soi. Mais il ne faut pas lâcher.

 

Qu'est-ce que les prix Gémeaux et le fait d’être finaliste signifient pour vous ?

Lorsque je travaille sur un épisode, je ne pense jamais à la possibilité d’être en nomination pour un prix, je suis très concentrée sur ce que le projet nécessite comme conception sonore. Et il m’arrive d’avoir des doutes et de me demander si ce que je fais est correct. Michel Beaudet est très exigeant et il est toujours satisfait de mon travail, c’est mon principal repère car je veux m’assurer que je livre ce qu’il veut pour ses épisodes. Être finaliste pour un prix Gémeaux ça représente une reconnaissance de mon travail de la part des professionnels de l’industrie, c’est tout un honneur et un grand privilège de recevoir une nomination. Ça signifie que finalement je dois faire quelque chose de correct!

 
Crédit photo : Nadia Zheng
 
Ce programme est soutenu par le Fonds des Médias du Canada.